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Soeur Geneviève Perret
Soeur Geneviève Perret a mené 20 ans de recherche pour rédiger la biographie de Marie-Thérèse de Soubiran

Une biographie revient sur l’histoire de Marie-Thérèse de Soubiran : aux origines de l’association Vivre et devenir

Jeudi 11 juillet 2024

L’association Vivre et devenir – Villepinte – Saint-Michel est le fruit de la volonté et de l’action de la Congrégation Marie-Auxiliatrice fondée au XIXe siècle. Le récent ouvrage de Geneviève Perret, archiviste de la Congrégation, revient aux origines de sa création et s’intéresse à la vie de sa fondatrice : Marie-Thérèse de Soubiran.

 

L’instauration progressive d’une congrégation

 

Sophie-Thérèse de Soubiran naît à Castelnaudary (Aude) en 1834. Sa famille très chrétienne fait partie de la noblesse méridionale, ruinée à la Révolution. Très jeune, elle est admise dans la Congrégation mariale¹ de la ville, dirigée par son oncle le Chanoine de Soubiran.

C’est là que germe sa vocation religieuse : le Carmel² l’attire mais son oncle mûrit un projet de béguinage³ et, pour le réaliser, il compte sur sa nièce qui part à Gand (Belgique) pour s’initier à cette vie. Elle s’installe à l’Enclos du Bon Secours et plusieurs jeunes filles la rejoignent et, en 1855, elle fait profession et devient la Supérieure de la communauté.

Elle modifie la règle du béguinage pour y mettre une vie plus conventuelle. Les vocations sont nombreuses et il faut agrandir.  La Congrégation Marie-Auxiliatrice sera au service de tous.

 

Une présence auprès de plus défavorisés

 

En 1864, elle lance la première mission à Toulouse. Le phénomène d’industrialisation entraînant des jeunes filles à l’exode, elle comprend le drame de la classe ouvrière et crée une maison de famille, « un foyer de vie « (ancêtre du foyer de jeunes travailleuses). Les activités apostoliques se transformeront selon les besoins et la visée commune restera : aider à la croissance humaine et spirituelle et une présence auprès des plus défavorisés.

« Marie-Thérèse a conscience de la modestie de son entreprise face à l’ampleur du problème social. Ce qui importe pour elle n’est pas d’embrasser beaucoup d’œuvres mais de réaliser du mieux possible […] la tâche qu’elle reçoit à faire. », indique Geneviève Perret.

 

Un départ inédit et douloureux

 

En 1868, Marie-Auxiliatrice admet comme postulante Julie Richer. La fondatrice croit en elle la personne capable de la seconder efficacement, sinon de lui succéder. Ambitieuse, Julie deviendra pourtant la cause de sa chute. “On peut s’étonner de l’emprise que Julie a eu sur Marie-Thérèse et sur autant de personnes. Cette question de l’emprise est aussi une question d’actualité et le livre montre qu’elle ne date pas d’aujourd’hui.”, analyse Geneviève Perret.

L’archevêque de Toulouse approuve les constitutions des Sœurs de Marie-Auxiliatrice en novembre 1867 ; mais, Julie persuade Marie-Thérèse de l’intérêt majeur d’obtenir de Rome une approbation afin d’obtenir plus de notoriété et de s’établir plus aisément d’autres fondations hors du diocèse de Toulouse.

C’est le début d’un désir d’expansion en France (Amiens, Lyon) et en Angleterre. De retour en France, on assiste à une nouvelle expansion et Marie-Thérèse a bien conscience de la fragilité de ces fondations hâtives.

Julie annonce alors en 1873 que la congrégation est débitrice d’une somme énorme. Personne n’imagine la fraude : les comptes présentés sont falsifiés comme on le prouvera soixante ans plus tard. Marie-Thérèse démissionne et Julie Richer devient supérieure générale.

Exclue de sa propre congrégation, Marie-Thérèse termine ses jours comme sœur de la Congrégation de Notre-Dame de Charité.  Pendant quinze ans, Julie n’a de cesse de faire disparaître le souvenir de la fondatrice.

 

Faire confiance jusqu’au bout

 

En parallèle, Julie privilégie l’enseignement à Paris et à Naples ainsi que l’ouverture d’établissements pour lutter contre la tuberculose, à Livry-Villepinte, puis dans d’autres villes en France.  C’est donc cette œuvre de Villepinte (soigner la tuberculose) qui prend par la suite une grande extension et devient en 1918, d’abord l’association de Villepinte, reconnue d’utilité publique dès 1920, et renommée en 2017 : association Vivre et devenir.

Marie-Thérèse est finalement béatifiée à la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette biographie exhaustive revient sur l’engagement et la foi d’une femme remarquable et brosse un portrait sans concession de la vie quotidienne au sein d’une congrégation religieuse au XIXe siècle. Selon Geneviève Perret : “Le livre peut s’adresser aux croyants comme aux non croyants.  C’est un livre historique, fruit de plus de 20 ans de recherches. La vie de Marie-Thérèse est de l’ordre du mystère de Dieu, elle nous invite à faire confiance, malgré tout et jusqu’au bout. “

 

“Marie-Thérèse de Soubiran – Biographie” de Geneviève Perret aux Editions jésuites, 329 p., 29 €

 

¹Dans l’Eglise catholique, il s’agit d’un groupe de laïcs qui se réunissait en association avec la Compagnie de Jésus. Ces congrégations, qui appartenaient à la famille ignatienne, existèrent de la fin du XVIe siècle jusqu’aux années 1960.

²Ordre religieux contemplatif.

³Il désigne une communauté formée de femmes suivant les règles monastiques sans avoir formé leurs vœux perpétuels.