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Un colloque pour valoriser les compétences sociales des personnes en situation de handicap
L’Association européenne des handicapés moteurs (AEHM) a organisé le jeudi 23 juin dernier à Soustons (Landes) un colloque sur le projet CUP-E+ : Citoyenneté, Utilité sociale, Participation en Europe. Cette journée est la conclusion d’un projet initié en 2019, qui a réuni 5 partenaires issus de 3 pays européens (France, Italie et Espagne), afin de valoriser les compétences sociales des personnes en situation de handicap. Il s’agit de :
- AEHM : Association Européenne des Handicapés Moteurs.
- FEKOOR : Federación coordinadora de personas con Discapacidad Física y/u Orgánica de Bizkaia
- AGRICOLTURA CAPODARCO : Coopérative d’agriculture sociale.
- Programme HADéPAS : Handicap, Autonomie et Développement de la Participation Sociale, de l’Université catholique de Lille
- Dispositif Différent et Compétent
Ce projet de recherche et d’échanges de pratiques est soutenu par la Commission européenne via l’agence ERASMUS+. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie a également financé le projet.
L’AEHM accompagne plus de 600 enfants et adultes en situation de handicap. Vivre et devenir a signé un mandat de gestion avec l’AEHM le 26 avril 2022.
Un référentiel des compétences sociales
Le projet CUP+E a pour but de préfigurer un référentiel de compétences sociales destiné aux personnes en situation de handicap.
Après avoir identifié les compétences, il a été question de réfléchir collectivement à une matrice permettant de rendre visible ces compétences.
La spécificité d’un tel référentiel est de pouvoir intégrer la dimension environnementale qui caractérise l’exercice de la compétence. Ce projet a été un cheminement qui a permis de préfigurer un référentiel.
« La particularité de ce projet est qu’il a été coconstruit avec les personnes. Nous ne pouvons pas parler des compétences sociales sans les associer. Plus de 120 personnes ont participé au projet et la plupart était en situation de handicap. », explique Benjamin Lerouge, chargé de projets à l’AEHM.
Une méthode de travail participative
Trois sessions d’échanges de pratiques étaient prévues à l’origine du projet : une dans chaque pays participant. Les conditions sanitaires liées à la pandémie de Covid ont modifié les plans initiaux. Ainsi un échange a eu lieu en visio-conférence. Les participants se sont tout de même réunis à Bilbao (Espagne) en septembre 2021 pour travailler sur les concepts d’autodétermination et de l’influence que l’environnement peut avoir sur l’exercice d’une compétence. Les participants se sont ensuite retrouvés en France pour le colloque du 23 juin dernier.
Les groupes étaient composés de professionnels du secteur et de personnes en situation de handicap. Chacun des groupes a travaillé sur les questions suivantes :
- Comment être acteur dans sa vie ?
- L’environnement : levier ou obstacle dans mon quotidien ?
- Le numérique : quelles utilisations au quotidien ?
Une centaine de participants au colloque
Le colloque a réuni une centaine de participants à Soustons, impliqués dans le projet mais également des partenaires du territoires landais.
Les objectifs de cette journée étaient de partager les résultats du projet sur l’identification et la valorisation des compétences sociales des personne en situation de handicap et les grandes lignes d’un référentiel de compétences sociales.
Plusieurs chercheurs de l’université Catholique de Lille ayant participé au projet ont reposé le cadre de la convention CDPH signé par les pays représentés pour l’exercice effectif des droits des personnes handicapées ainsi que les différents concepts du pouvoir d’agir, de l’empowerment, autodétermination et de participation. S’en sont suivi plusieurs tables rondes animées par les personnes handicapées pendant lesquelles ont été partagées :
- leurs visions de la compétence comme avoir un travail, devenir père, se sentir capable de faire quelque chose mais aussi les compétences humaines
- l’importance d’un environnement accessible ou de développer des conditions favorables pour agir.
Chaque pays a restitué le travail de leurs ateliers sur le référentiel en termes d’architecture, de rubriques (compétences de la personne, de son environnement et de l’aide à sa disposition) avec comme souhait que ce référentiel soit simple compréhensible de tous, puisse être utilisée par la personne elle-même.
Les personnes ont également exprimé l’apport général d’un projet participatif en particulier la rencontre de l’autre en faisant ensemble quelque chose mais aussi leur enthousiasme à donner une suite à ce projet : « On retiendra l’expérience humaine », « Nous avons été capables de créer une communauté » , « Je retiendrai l’énergie, le positif, l’optimisme. »
Découvrez le retour de cette expérience en dessins réalisé par le facilitateur graphique Benoit Bryon