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« Reportages Passionnés de sport » : Un champion d’aviron enthousiaste
Paul Lavedière, 32 ans, habite dans la maison partagée Les Vikings du Dispositif habitat Côté Cours au Havre. Souffrant d’une maladie psychique, il fait du sport un outil de soins pour gagner en autonomie. Depuis 2015, l’aviron est sa discipline de prédilection. Qui lui rend bien : il a obtenu le titre de Champion de France para aviron en 2022.
Sur le canal de Tancarville, à côté du Havre, Paul glisse sur son skiff, long bateau en bois. Assis sur son siège roulant, il semble flotter avec légèreté au-dessus du niveau de l’eau. Pourtant, « c’est un sport qui requiert de la force, il faut aller vite, avec le bon mouvement : j’en bave parfois », nous explique-t-il.
Paul fait du sport depuis qu’il est jeune. À l’IME déjà, il faisait du foot et de l’athlétisme. Caroline, une éducatrice de la Mas Les Constellations, le repère alors qu’il est âgé de 24 ans et l’oriente vers l’aviron. Il découvre le plaisir de ramer et participe très vite, en juin 2015, à son premier Championnat de France où il arrive 7e.
Une discipline du corps et de l’esprit
Exigeant aussi bien physiquement que techniquement, l’aviron nécessite une grande assiduité et un réel engagement de la part des sportifs. Pour être fort, Il est nécessaire d’être à la fois endurant mais aussi puissant. « J’alterne chaque semaine entrainements sur le bateau et séances de musculation », confirme Paul qui suit désormais deux entrainements hebdomadaires de 3 heures chacun, le jeudi et le samedi. Il a déjà participé à de nombreux championnats de France et d’Europe. Il pratique aussi les championnats d’ergomètre salle, un appareil qui sert à mesurer le travail musculaire. « Il faut pousser sur les jambes et sur les bras, explique-t-il. Plus tu forces sur la machine avec le bon mouvement, plus les chiffres baissent, plus on a de chance d’avoir la médaille. Les compétitions sont en individuel et c’est très stimulant. Mon but est de gagner le championnat de France d’ergomètre. Aux derniers championnats, je suis arrivé 6e et 7e.»
Se dépenser pour compenser
Sport d’équilibre, de glisse et de vitesse, l’aviron est accessible à tous et est une discipline paralympique. Elle peut bénéficier de nombreuses adaptations afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque pratiquant. Ramer seul ou à plusieurs, s’entraîner en salle ou en extérieur, évoluer dans un bateau adapté ou dans un bateau de compétition, … Chacun peut y trouver son compte. Comme Paul. « Plus on pousse dans le bateau, plus on sent qu’il avance plus vite. Il y a aussi une réaction avec l’eau qui vibre : c’est entraînant et enthousiasmant, complète-t-il. Je transpire beaucoup et j’aime ça. »
Et pour cause : l’aviron favorise l’amélioration de la condition physique, bien sûr, mais aussi l’autonomie, la confiance en soi et en l’autre, ainsi que le goût de l’effort. C’est un outil de la rééducation de nombreux troubles : troubles du schéma corporel et de l’image du corps, troubles de la coordination et de la dissociation, troubles de la régulation tonique, troubles des repères spatiaux et de la rythmicité, troubles attentionnels…
De toutes ses forces
« Quand je fais de l’aviron, j’aime la sensation de pulsation dans mes muscles, ajoute Paul, intarissable sur les bienfaits de sa discipline. Cela me motive pour apprendre à bien manger et à me faire du bien. »
Au championnat du 13 mai 2023, il a terminé 1er et est reparti avec une médaille d’or.
Après cette victoire, quels sont les objectifs de Paul ?« Être toujours en haut. Avoir un vrai corps d’athlète. Toujours garder le sportif en moi. Faire de plus grandes compétitions. Aller jusqu’au bout de mes forces et aux JO ». Comme Margaux Bailleul, jeune championne havraise dont Paul suit tous les exploits. On lui souhaite tous les exploits possibles !