« Reportages Passionnés de sport » : Se dépasser grâce à la Boccia et la Sarbacane

Connaissez-vous la Boccia ? Cette discipline sportive en fauteuil roulant exige précision et contrôle musculaire. Deux qualités que possèdent Shawn Tiouka adepte de la Boccia depuis qu’il a 12 ans. Nous l’avons rencontré au foyer de vie André Lestang de Soustons, dans les Landes (40).

Âgé aujourd’hui de 23 ans, Shawn est né en Guyane où habite encore ses parents. Il est arrivé en France à 12 ans, pour être suivi dans le cadre de sa pathologie à la Roquetaillade (Gers), un foyer pour mineurs. Une période difficile pour le jeune adolescent qui doit alors se séparer de sa famille sur une terre étrangère. C’est à cette époque qu’il découvre la Boccia.

« C’est mon professeur de sport qui m’a initié, raconte le jeune homme. Quand on est sur le terrain, on oublie ses difficultés. Cela m’a beaucoup aidé. »

Apprendre à contrôler ses gestes

Pratiquée en individuel ou par équipe mixte et inscrit aux Jeux Paralympiques depuis 1984, la Boccia s’apparente à de la pétanque jouée en intérieur avec des balles en cuir et requiert beaucoup de concentration. « Elle fait travailler le mouvement de balancier, soit un mouvement du haut vers le bas, explique Jérémy Discazeaux, son éducateur sportif.  Shawn a des gestes toniques. Du coup, il doit apprendre à se maitriser. Cela permet de travailler la psychomotricité. »

Après divers championnats régionaux, Shawn a débuté la compétition en championnat de France en 2020, à son arrivée au foyer de Vie André Lestang. Pour la 3^e fois, il a participé aux derniers championnats de France en individuel qui se sont déroulés du 23 au 26 février 2023 à Orléans. « Je suis arrivé 4^e de ma pool, il fallait être dans les trois premiers. Je me suis fait plaisir mais je suis déçu », reconnait le jeune homme. Jérémy reste rassurant : « Shawn réalise de bons résultats et il garde une belle marge de progression ».

Comme la sarbacane que Shawn aime aussi pratiquer, cette discipline sportive est très appréciée des personnes handicapées car adaptée aux handicaps même très lourds. Les 4 catégories BC (paralympiques) sont fonction de la pathologie du joueur (la présence d’un assistant ainsi que l’utilisation d’une rampe peuvent être autorisées en BC3). Bien que Shawn évolue en BC2 qui regroupe les joueurs atteints d’un handicap au niveau des quatre membres, il n’a pas d’assistant sportif et lance lui-même la balle.

L’envie de gagner

Il faut dire que Shawn est un sportif très déterminé : il fait aussi du tir à l’arc (avec potence), pratique le parcours fauteuil ainsi que la sarbacane, et va bientôt essayer le foot fauteuil. Preuve que même en situation de handicap lourd, on peut faire du sport et accéder à des championnats. D’ailleurs, Shawn souhaiterait passer un cap. « J’aimerais m’entraîner plus souvent et pouvoir me qualifier chaque année au championnat de France », déclare-t-il. « Il s’entraîne seulement une fois par semaine, regrette en effet Jérémy. Le n°1 français a 4 entrainements par semaine et 3 coachs sportifs ! Shawn est tributaire de nos plannings et il partage l’éducateur sportif avec 15 résidents du foyer ayant le niveau des compétitions régionales. » Mais les derniers succès sportifs vont faire bouger les lignes : l’association sportive du foyer est relancée et la venue de bénévoles va faciliter les accompagnements. En attendant, l’émulation est à son comble pour Shawn :  il est arrivé 2^e avec son équipe le 7 juin, lors du Challenge Simone Signoret de la MAS de Mont-de-Marsan, et il prépare le prochain championnat régional qui aura lieu en novembre 2023. On lui souhaite tous les exploits possibles !