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Quatrième Journée Inspir’Actions : Renforcer le pouvoir d’agir des personnes accompagnées

Mercredi 2 octobre 2024

Le vendredi 27 septembre 2024, l’association Vivre et devenir a organisé la quatrième édition de la Journée Inspir’Actions à Paris, rassemblant plus de 100 collaborateurs issus des divers établissements de l’association.   

Placée sous le signe du Pouvoir d’agir, cette journée a mis en lumière des initiatives concrètes qui avaient pour objectif de renforcer l’autonomie des personnes soignées ou accompagnées et de valoriser la collaboration entre ces dernières et les professionnels. Marie-Sophie Desaulle, présidente de Vivre et devenir, a souligné l’importance de cette démarche en affirmant: «Je suis convaincue que renforcer le pouvoir d’agir des personnes accompagnées nous permet de mieux répondre à leurs attentes et de faire bouger les lignes dans nos établissements. Cela va de pair avec l’autonomie et la capacité des professionnels à innover et à porter des projets. »  

La journée a été également l’occasion de faire connaître les initiatives documentées au cours de l’année par la Commission des pratiques professionnelles et rassemblées dans une plaquette. François Laly, administrateur et président de la Commission des pratiques professionnelles, a précisé : « Chaque année, nous recensons et documentons huit pratiques innovantes menées par les établissements de Vivre et devenir. »   

 

Trois méthodes pour favoriser le pouvoir d’agir  

 

La première table ronde était consacrée aux «Nouvelles méthodes pour renforcer le pouvoir d’agir». Trois initiatives innovantes ont été présentées, illustrant différentes approches pour promouvoir l’autodétermination et l’autonomie des personnes.  

Amal Chouitem, directrice de l’Institut médico-éducatif (IME) Marie-Auxiliatrice (Draveil, Essonne) s’est formée au Canada sur l’autodétermination afin de déployer cette démarche dans son établissement : « Notre objectif est de permettre aux jeunes que nous accompagnons de conserver leur libre arbitre, de pouvoir exprimer leurs besoins et leurs envies. C’est en renforçant leur pouvoir d’agir que nous pouvons améliorer leur qualité de vie. » Erick, 17 ans, a illustré concrètement comment cette approche influençait son quotidien à travers les choix et les expériences qui lui étaient proposés.   

La Fondation Partage et vie a présenté l’utilisation de la méthode Montessori dans les maisons de retraite. Jean-Yves Dayt, directeur de deux EHPAD et membre du Comité de pilotage national Montessori, a expliqué : « Cette méthode contribue à renforcer les liens sociaux, à développer la confiance en soi et à permettre aux personnes de retrouver leur place dans la société en agissant librement. »   

 

Regardez la vidéo « La démarche Montessori à la Fondation Partage et Vie »

 

Le Domaine de Chantaloup (Dadonville, Loiret) et le Hameau de Gâtines (Valençay, Indre) ont mis en avant la méthode PéVA® (Pédagogie de la Vie Autonome®) développée par l’association l’Adapt. Maité Jourdain, éducatrice spécialisée au Domaine de Chantaloup, a détaillé : «Cette méthodologie très structurée permet de faire les choses avec les personnes accompagnées, et non à leur place, en les guidant vers une vie plus autonome. » Christopher, un résident en situation de handicap, a témoigné de l’impact de cette méthode sur sa capacité à gérer son argent, son agenda et ses déplacements.   

 

Associer les personnes accompagnées aux décisions RH  

 

 

La seconde table ronde, intitulée «Agir en RH !», a montré comment les personnes accompagnées peuvent avoir leur voix au chapitre dans les décisions liées aux ressources humaines.   

L’IME Excelsior (Le Raincy, Seine-Saint-Denis) et l’IME Le Tremplin (Bobigny, Seine-Saint-Denis) ont initié un travail avec les jeunes en situation de handicap pour les associer au recrutement des professionnels. Aline Poussot, cheffe de service de l’IME Excelsior, a affirmé : « Leurs questions peuvent parfois nous surprendre, mais cela donne un autre regard au recrutement. » Abdelkader, un jeune ayant participé à un entretien de recrutement, a ajouté : « Pour moi, c’est important que le professionnel sache nous écouter. »   

Après avoir associé les personnes en situation de handicap psychique au recrutement, le Dispositif habitat Côté cours (Le Havre, Seine-Maritime) a décidé d’aller plus loin en les invitant à participer à l’évaluation des professionnels. Mamadou Thioubou, chef de service logement adapté à Côté cours, a relaté : « Les messages passent différemment s’ils sont donnés par des résidents ou des professionnels. C’est une démarche de co-construction avec toutes les parties prenantes. Au départ, les professionnels avaient peur, mais aujourd’hui ils sont tous partants. »   

Pour conclure la matinée, deux professionnelles du Site Saint-Paul (Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône) et du Pôle handicap moteur de Vivre et devenir ont présenté la politique de Vivre et devenir visant à accompagner les collaborateurs en situation de handicap. Émilie Roueil, responsable RH du Pôle handicap moteur, a précisé : « Notre objectif est de changer le regard sur le handicap et de dédramatiser sa reconnaissance, sans peur du jugement. »  

 

Rendre la culture accessible à tous  

 

L’après-midi a été marqué par l’intervention des deux représentantes de «Culture Relax», une association travaillant à rendre la culture accessible aux personnes en situation de handicap. Juliette Monnier et Marie Clerget ont présenté le programme Ciné Relax et les actions menées dans le cadre du spectacle vivant.  

Juliette Monnier a déclaré : «Notre objectif principal est de rendre aux personnes avec un handicap complexe et à leurs familles l’accès aux loisirs, où chacun peut exprimer ses émotions à sa manière sans crainte d’être jugé. »  

L’association a créé un réseau de plus de 150 lieux culturels dans toute la France, formés pour accueillir des personnes avec un handicap.  

 

 

Regardez la vidéo de « Culture Relax » 

 

Des actions concrètes pour agir sur le terrain  

 

La dernière table ronde de la journée a mis en avant quatre initiatives visant à renforcer le pouvoir d’agir. Anne de Jésus, coordinatrice des relations patients de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif, Val-de-Marne), a expliqué les actions menées au sein du comité de patients : «Cela oblige à adopter un regard différent sur la pratique et à considérer les patients comme des acteurs à part entière. »  

Vivre et devenir a présenté un film sur la première réunion de la nouvelle Commission des personnes accompagnées, mise en place en juin dernier, pour recueillir l’avis des personnes. Christophe Douesneau a résumé : « L’objectif de cette commission est de capter la parole des personnes pour orienter l’offre de Vivre et devenir. »   

Deux autres initiatives ont donné la parole aux enfants. Le Groupe Fratries du Service d’éducation et de soins spécialisés à domicile (SESSAD) Denisien (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) se réunit plusieurs fois par an avec les frères et sœurs des jeunes autistes accompagnés par le SESSAD. Katerina Seremidi, psychologue, a souligné : « Parfois, nous adoptons une approche trop « professionnelle » en raison de notre spécialisation, et nous oublions d’écouter les souhaits des familles et des jeunes accompagnés, ce qui est pourtant essentiel pour répondre aux besoins de leur quotidien. »   

Les équipes du Foyer Sainte Chrétienne (Épernay, Marne) ont témoigné du travail mené avec les enfants et l’artiste Renaud Humbert sur la Charte des droits et des libertés des usagers et des patients. Carine Mesnard, éducatrice, a expliqué : « Notre objectif était de rendre accessible au jeune public ce texte à la rédaction très juridique. Leur permettre de s’approprier son contenu, c’est renforcer leur pouvoir d’agir. »  

Perrine Bertrand, directrice de deux établissements, participait à sa première journée Inspir’Actions

 

Le public a été enthousiasmé par les initiatives présentées : «Une journée inspirante! J’ai beaucoup apprécié l’intervention des personnes accompagnées aux côtés des professionnels. Les voir témoigner de leur expérience a offert une ouverture incroyable et une véritable illustration du pouvoir d’agir ! », a conclu Perrine Bertrand, directrice de l’EHPAD Château d’Aÿ et de l’établissement hospitalier Sainte-Marthe depuis juillet dernier, qui participait à sa première journée Inspir’Actions. 

 

Téléchargez la plaquette Inspir’Actions 2024