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Ascension de l’Aiguillette des Houches : un exploit inclusif pour quatre jeunes autistes
Un sommet, un exploit : ensemble vers 2 300 mètres d’altitude
Au terme d’une ascension de 1 200 mètres de dénivelé, quatre jeunes autistes, accompagnés de quatre jeunes de l’association Apart, de 5 professionnels et de deux guides, ont atteint le sommet de l’Aiguillette des Houches (Haute-Savoie). Une aventure humaine et sportive qui incarne le pouvoir de l’inclusion. « Ça a été un moment fort où des liens se sont formés. Les jeunes de l’Association Apart et du Pôle autisme étaient en binôme, alors il y avait de l’entraide et de l’encouragement quand le terrain était plus difficile. Ils se sont soutenus tout au long du séjour » évoque Laura Lassauce, coordinatrice du Dispositif « sport » du Pôle autisme Seine-Saint-Denis.
Cette ascension, réalisée au cœur des Alpes, a permis à ces jeunes de se dépasser, de créer des liens et de démontrer que, par la solidarité et la persévérance, tout devient possible.
Le sport pour redonner confiance
Ce projet ambitieux n’aurait jamais vu le jour sans la collaboration entre le Pôle autisme Seine-Saint-Denis et l’association Apart. Depuis 2004, cette dernière accompagne des jeunes en décrochage scolaire ou éloignés de l’emploi en Seine-Saint-Denis à travers des projets sportifs. « Trop de jeunes se retrouvent sans activité. Notre mission est de les remettre sur la voie de l’école ou du monde du travail en utilisant le sport comme levier », explique Samir Souadji, directeur de l’Apart.
Une aventure en trois phases
Le projet s’est déroulé en trois étapes. La première phase, en décembre 2023, a permis de sensibiliser les jeunes de l’association Apart aux troubles du spectre de l’autisme, facilitant la création de liens avec les jeunes du Pôle autisme Seine-Saint-Denis. En avril 2024, une semaine olympique axée sur les sports en plein air a renforcé la cohésion des deux groupes. Enfin, en juin, l’ascension du sommet a couronné cette collaboration.
Laura Lassauce, coordinatrice du Dispositif « sport » du Pôle autisme Seine-Saint-Denis, a mené une préparation physique et mentale auprès des jeunes pendant toute l’année : « Nous avons organisé différentes randonnées pour entraîner la capacité physique et de motivation des participants. Cette préparation en amont est essentielle pour les jeunes autistes pour lever leurs appréhensions. ».
Des jeunes transformés par cette expérience
Le sport représente un vecteur puissant pour transmettre des valeurs essentielles : respect, dépassement de soi, humilité et esprit d’équipe.
Pendant trois jours, les jeunes ont dormi sous des tentes et connu la vie en pleine nature, dans un environnement rude. La montée vers l’Aiguillette a été une véritable école de la vie pour eux.
En côtoyant des jeunes en situation de handicap, les jeunes de l’association Apart ont pu relativiser leurs difficultés. Les jeunes autistes ont accompli des progrès impressionnants, comme pour Haroun, un enfant autiste non-verbal, de 10 ans. Avant ce projet, il était peu en interaction et refusait de manger d’autres aliments que du pain. Haroun a énormément évolué, l’ascension du sommet lui a permis d’aller vers les autres. Il a fait toute l’ascension avec entrain, a mangé de tout et a appris à exprimer ses besoins. Et les bénéfices restent. Depuis ce séjour, Haroun s’habille tout seul, communique plus et s’investit mieux dans les apprentissages. Sa maman se réjouit de pouvoir partager des randonnées dans la nature avec lui, qui avant refusait la moindre marche.
Un projet soutenu par des mécènes
Cette aventure a eu lieu grâce aux mécènes et donateurs de l’association Vivre et devenir. L’association remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué à sa réalisation, dont notamment l’émission de télévision « Tout le monde veut prendre sa place » et les entreprises locales comme Rabor Bin.
Fort de ce succès, le Pôle autisme et l’association Apart envisagent de poursuivre cette collaboration avec de nouveaux projets. « Cette expérience a montré qu’en unissant nos forces, nous pouvons créer des opportunités uniques pour ces jeunes, qu’ils soient autistes ou en décrochage scolaire », conclut Laura Lassauce.