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Vivre et devenir met la pratique sportive à l’honneur
Le 18 janvier dernier, l’association Vivre et devenir a organisé à Paris son séminaire des administrateurs et des directeurs dont le thème a été « Le sport pour tous ». La journée, qui a rassemblé une soixantaine de personnes, devait démontrer selon Marie-Sophie Desaulle, présidente de Vivre et devenir, que l’association était belle et bien « partie prenante des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ».
Favoriser le sport pour tous
La première table ronde a été consacrée à la thématique de l’activité physique pour tous.
Trois intervenants se sont succédés pour présenter les bienfaits du sport pour les personnes en situation de handicap moteur. Nicolas Wolf, médecin spécialisé en médecine physique à la Résidence Tarnos-Océan (Tarnos, Landes) est un fervent promoteur du handi-surf. Il a évoqué l’effet bleu, ce bien-être provoqué par la proximité de la mer. Selon lui la pratique du handi-surf permet comme nulle autre de se dépasser et de regagner de la confiance : “On le voit dans le sourire des personnes, seul le surf provoque une telle satisfaction.”
Jérémy Discazeaux et Jérémie Lopes, éducateur sportif et kinésithérapeute à la Résidence André Lestang (Soustons, Landes), ont montré comment ils facilitaient l’accès à la pratique sportive « grâce aux partenariats extérieurs pour le surf, le paddle et le parapente et grâce au matériel spécifique. »
Le rôle central des partenariats a été également mis en avant par Laura Lassauce, éducatrice sportive au Pôle autisme Seine-Saint-Denis : « En tant qu’enseignante d’activité physique adaptée, je ne mets aucune barrière, même pour des jeunes ayant des troubles complexes. Il faut sortir des infrastructures médico-sociales pour favoriser l’inclusion. »
Emeline Zeller, enseignante d’activité physique adaptée (APA) à l’EPHAD du Château d’Aÿ (Aÿ, Marne) a complété ce panorama sur le sport pour tous : «Nous effectuons une prise en charge individuelle ou en groupe et nous nous attachons aux besoins et aux attentes de chacun : football, sortie au marché, maintien de l’équilibre dans la marche… ». L’important est de favoriser l’autonomie, le lien social, montrer que les personnes âgées sont capables de faire et leur apporter du plaisir.
Psycyclette : pédaler pour la santé mentale
Les apports psychologiques de l’activité sportive ont pu être abordés avec le projet Psycyclette créé par Michel Lacan. Psycyclette, c’est une randonnée cyclotouriste qui permet de lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec des troubles psychiques et sortir les patients de leur isolement. Depuis 2014, cet événement rassemble chaque année patients, soignants, amis cyclotouristes avertis et bénévoles de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM). Éric Médrinal, administrateur de Vivre et devenir, a participé à l’organisation de l’événement à plusieurs reprises. Il constate que « ces initiatives concourent à faire baisser le nombre d’hospitalisations et à dédramatiser les troubles psychiques. »
Sport et inclusion : un duo gagnant
La dernière table ronde de la journée a mis l’accent sur le sport pour créer une société plus inclusive.
Anne Louvet, enseignante d’activité physique adaptée à l’IME Bell’Estello (Le Pradet, Var), pilote depuis 2022, en partenariat avec la direction de la communication de Vivre et devenir, un groupe de référents sportifs pour imaginer des actions communes en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024. Elle a présenté le bilan des premières actions du projet CAP JOP 2024 : « Ce sont pas moins de 8 établissements, 20 professionnels accompagnants et 30 personnes en situation de handicap qui se sont inscrites au programme des volontaires. Par ailleurs, 5 établissements ont participé à la semaine olympique et paralympique (SOP) du 3 au 8 avril 2023 et le concours d’affiches sur le JOP a été un franc succès avec 39 affiches reçues. L’année 2024 va se concrétiser par d’autres projets tout aussi passionnants. »
Les JO permettent de développer et de multiplier les partenariats extérieurs, à l’instar du projet de danse « On ne vas pas se défiler ! », proposé dans la cadre de l’ouverture des JOP par le Département de la Seine-Saint-Denis. Thierry Schaub, éducateur sportif à l’IME Le Tremplin (Bobigny, Seine-Saint-Denis) et les jeunes de l’IME préparent un défilé dansant en partenariat avec la Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis. « Dans ces moments de partage, nous célébrons le « faire ensemble ». », s’enthousiasme Thierry Schaub, avec l’accord d’Abdallah, jeune accompagné venu témoigner de son investissement sportif.
Cette ambition est aussi recherchée par Marie Benoist, directrice du Dispositif du Perche (Mortagne-au-Perche, Orne) et ses équipes, qui développent le sport à l’école et dans la ville. Le Dispositif scolarise plus d’une centaine d’enfants en situation de handicap en milieu ordinaire. « Savoir utiliser la dynamique territoriale et réseauter est essentiel. L’obtention d’un regard bienveillant garantit pour une grande part le succès de tout projet inclusif. », explique Marie Benoist.
Crédit photos : Christian Dao